Et Claude Code fut

Vous pensiez, comme moi, passer un été calme à l'ombre en tirant des plans pour l'année à venir ? Eh bien… c'est raté ! L'IA d’Anthropic et son agent de codage Claude Code — plus précisément sa version Opus 4.1 — a débarqué dans notre été, soulevant pas mal de questions.
C’est quoi Claude Code ?
Claude Code est un assistant IA spécialisé dans le développement. Les développeurs disent agent IA ou, en anglais, AI coder et plus précisément agentic coding tool. Claude Code est basé sur Claude, l'IA développée par Anthropic. L'entreprise s'est d'ailleurs déjà hissée en tête des fournisseurs d'outils IA aux entreprises devant OpenAI comme le mentionne ZDNET en août 2025.
Les développeurs l'appellent déjà CC (en anglais cela se prononce « Sissi » comme l'impératrice autrichienne… élégant, non ?).
Cet outil révolutionnaire s'utilise en ligne de commande et permet d’écrire du code, d’analyser des documents, de répondre à des questions techniques ou encore d’automatiser des processus.
Alors que Dario Amodei, le CEO d'Anthropic, annonçait en mars 2025 que dans 3 à 6 mois l'IA écrira 90% du code, prévision hautement commerciale, mais pas tant que cela... Qu'en est-il 5 mois après ?
Pourquoi Claude Code est différent ?
Claude Code est le plus avancé des agents de codage mais celui d'OpenAI ou encore celui d'opencode sont à suivre. L'idée ici n'est pas de faire la promotion de l'un ou de l'autre mais d'évaluer les usages possibles de ce genre d'outils.
Alors pourquoi Claude Code est au centre des discussions de l'été des développeurs web ?
- C'est un "agent" IA et il a des outils intégrés pour lire et analyser fichiers, dossiers et pages web (fini le copier-coller !),
- On peut l’interroger directement depuis le terminal,
- Il travaille sur un répertoire entier et comprend sa structure,
- Il a une mémoire du contexte,
- Pas besoin de changer d’environnement de développement,
- Il peut être configuré très précisément pour effectuer certaines tâches,
- Il a la capacité à lancer d’autres instances de lui même pour travailler en parallèle,
- Il permet de créer des agents spécialisés pour certaines tâches (subagents),
- Il est totalement intégrable à d'autres systèmes via un SDK et des crochets (hooks) et surtout des services MCP,
- Ses propositions de code sont très pertinentes, surtout depuis la version du 4 août 2025, mais s'il fait encore des jolies bourdes de jeune stagiaire,
- Il est utilisable en langage naturel pour créer des systèmes entiers ( certains s'amusent même à faire des one shot : un seul prompt pour produire un jeu 3D, un plugin WordPress, etc.) comme pour refactorer des points précis et bas niveau.
En résumé : Claude Code, grâce à tout un panel d'outils, est capable de construire une solution complète et cohérente.
Côté tarifs : abonnement obligatoire (20 USD/mois pour une version limitée, 100 USD/mois sans restriction en tokens) — plus d’infos.
Que peut faire Claude Code ?
Au lieu de se baigner tout l’été, nous, techniciens du web, restons rivés à nos écrans pour explorer cet outil. À ce stade, Claude Code nous semble aussi révolutionnaire que l’invention de la machine à vapeur.
Qu'arrive-t-il à faire ?
Selon nos tests, Claude Code dans sa version par défaut (version Opus 4.1 pour 20% des tâches et le reste avec Sonnet) sait très bien faire :
- Il ouvre de nombreuses possibilités de test E2E plutôt complexes avec une bonne prise de décision (voir notre test avec un serveur MCP Playwrite).
- Il arrive à produire des codes standards : plugin WordPress, code de scrapping, système d'authentification standard, page de backoffice qui sont tout à fait fonctionnels (il faut itérer, c'est pas un one shot).
- Nous arrivons à le faire itérer sur un bug ou une interface graphique jusqu'à avoir un résultat satisfaisant.
- Il facilite nos interactions avec la base de données, avec le git, la documentation et avec le code en général.
- Il met bien en place un projet.
- Il nous aide à comprendre un code écrit par d'autres.
- Il nous aide dans le choix des librairies.
Qu'est ce qui cloche ?
- La sécurité : on ne peut pas lui faire confiance, c'est le niveau d'un très jeune stagiaire sans talent particulier.
- La prise d'initiative incertaine : Claude Code nous met en place des fonctionnalités non demandées sans le demander.
- Il faut itérer parfois longtemps pour arriver à faire quelque chose de bien et on consomme tout le forfait Opus 4.1 pour retomber sur le model Sonnet qui est tout de même moins efficace.
- Il est un peu trop bavard au niveau de la documentation.
- Il doit être guidé pour organiser le code en mode DRY.
Nous avons testé avec un environnement PHP WordPress et un environnement Node.js MongoDB.
A ce stade, nous devons progresser dans la configuration de l'outil et son usage. D'un autre côté les modèles vont s'affiner, donc rien d'insurmontable en vue. CC est adopté pour développer, tester, documenter. Il peut nous permettre d'aller 2 fois plus vite, voire bien plus.
Adoption de l'outil dans le monde du web
Selon nos observations autour de nous, les métiers proches du besoin final sont les plus enthousiastes (PM, PO, consultants AMOA) : ils peuvent créer des systèmes fonctionnels sans développeur, même si la qualité nécessite une relecture humaine, cela les rend fous !
Côté développeurs, les réactions oscillent entre sidération et perplexité. L'adoption est souvent instantanée alors que d'autres sont plus attentif. Certains techniciens semblent même développer une allergie (lire cet article). Certes les LLM ne peuvent pas construire des systèmes seuls mais les agents IA spécialisés dans le code comme Claude Code (lire notre FAQ peuvent fortement nous aider et dans un avenir proche fonctionner en partie en pilote automatique. Il est naturel que certains développeurs rejètent un outil qui effectivement remet fortement en cause leur façon de travailler cependant l'outil parait incontournable.
Rappelons nous l'arrivée des outils de versioning comme Git et les tâtonnements préalables (CVS). Aujourd'hui cet outil est inévitable et personne n'ira sauver des versions entières d'un projet sur un disque externe comme nous le faisions dans les années 2000...
Pour une agence de développement web, l'adoption de l'outil semble à moyen terme une question de survie.
Ceci dit, un outil aussi étonnant pose inévitablement des questions.
Les questions qui nous turlupinent
Avec tant de nouveauté dans la façon de travailler, nous nous posons pas mal de questions qui restent pour l'instant sans réponse :
- Claude Code remplace une belle équipe de stagiaires et de dév juniors. Comment vont-ils se former maintenant ?
- Quelles compétences développer pour rester "utile" face aux nouvelles capacités des machines ?
- Quel outil adopter ? Les progrès des agents IA sont très rapides, lequel choisir ?
- La productivité des développeurs va augmenter, mais de combien ? Deux, dix fois, cent fois ?
- Si la productivité augmente, la demande suivra-t-elle ?
- La quantité de code produite va-t-elle exploser ?
- Comment assurer la qualité des livrables générés par IA ? Sa maintenabilité ?
- Le besoin de maintenance supplémentaire va-t-il absorber les gains de productivité ?
Voici les belles questions passionnantes qui vont nous occuper à la rentrée !
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Sissi, impératrice autrichienne
Sissi, tu nous tournes la tête !
Pour configurer Claude Code, on place un fichier CLAUDE.md
à la racine du projet. Ce fichier, rédigé en langage « markup » lisible par l’humain, donne des instructions sur la façon de travailler.
Anthropic recommande de garder le fichier CLAUDE.md simple et concis : commandes pour compiler, style de code, règles de syntaxe et workflow. Lire les bonnes pratiques officielles.
Mais pendant ce temps-là, sur Reddit, la rédaction du fichier CLAUDE.md est le sujet de discussions profondes avec des directives allucinantes. Voici ce qu'on peut lire sur un thread consacré à la rédaction de ce fichier :
"Cependant, lorsqu'il est prouvé que vous avez tort par des faits, indiquez la correction directement au lieu de vous défiler pour sauver la face."
Puis s'ensuit des considérations sur le sexe de Claude. Faut-il dire il ou elle ? Le/la vouvoyer ?
On a aussi un fichier qui commence simplement par :
"Avant tout, recherchez la vérité."
Finalement, ces instructions rappellent celles que l’on donne à un stagiaire ou un développeur débutant à son arrivée dans une équipe : directives générales, valeurs de l’équipe, et objectifs de haut niveau.
D’ailleurs, je vous invite à tenter l’exercice : écrivez votre propre CLAUDE.md
et vous verrez qu'il faut se retenir pour ne pas lui donner des directives métaphysiques. Le mien commence ainsi :
"PRAGMATIQUE : l'objectif est de construire des systèmes fonctionnels, robustes et pratiques pour les humains, qui les aident dans leurs tâches quotidiennes."
Liens utiles et références :
Crédits photos : Franz Xaver Winterhalter — Hofburg Palace, Domaine public
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